Merchandising du Tour24
Bouts de vie

DIR EN GREY TOUR24 – Paris + Berlin

J’ai 15 ans à nouveau ; autour de moi, tout s’évanouit lorsque les morceaux font vibrer mon corps entier. Passé, présent et futur se mélangent ; plus rien n’a d’importance : je suis transportée dans une bulle hors du temps. Et tandis que je chante, applaudis, headbangue, sautille, transpire, un sourire extatique aux lèvres, je reprends vie. Et j’avais oublié . J’avais oublié que c’est possible de se sentir bien. Les larmes se mêlent à la sueur ; pour la première fois depuis TRÈS longtemps, je me sens VIVANTE.

J’avais oublié qu’un concert de DIR EN GREY avait cet effet thérapeutique sur moi, plus puissant qu’un médicament. J’ai juste à fermer les yeux. Tout disparaît. Je respire les notes, je les sens qui me réchauffent de l’intérieur. Elles chassent tout le négatif accumulé lors de ces dernières années de dépression et de renfermement. La musique est un sortilège magique et m’offre cette épiphanie que je n’espérais plus : je me sens capable de tout accomplir. Un avenir radieux me tend les bras, j’ai juste à m’en saisir et continuer d’avancer. 

Tout ira bien. Tout. Ira. Bien.

EUROPE TOUR24 FROM DEPRESSION TO_____

[mode of Withering to death. & UROBOROS]

Les personnes qui me connaissent savent que DIR EN GREY occupe une place toute particulière dans mon cœur. Alors lorsqu’ils ont annoncé une nouvelle tournée Européenne après 4 ans sans les voir, l’excitation était à son comble ! D’autant plus qu’il s’agissait d’une tournée spéciale, rejouant les albums Withering to death et Uroboros. J’aurais aimé poser une semaine de congés pour faire un maximum de dates comme en 2018, mais préférant garder mes économies pour notre prochain voyage au Japon, j’ai finalement été raisonnable en ne prenant des billets « que » pour Paris et Berlin.

 

Paris - Le Bataclan

Les concerts, ça crée des liens, c’est ainsi qu’on a loué un AirBnB à 4, situé à quelques minutes à pieds de la salle, avec Elsa (que je n’avais plus vu depuis la tournée de 2020), Lucile (depuis 2018 je crois ?) et Céline avec qui nous avions pleuré main dans la main sur ain’t afraid to die à Paris en 2011. J’étais un poil angoissée, n’ayant plus voyagé depuis un bon moment. Étais-je encore capable de dormir dans un lieu qui ne m’est pas familier ? Et de survivre à une fosse de concert, entre mon anxiété et mes douleurs physiques ?

Sensation étrange en m’engouffrant dans les tunnels du métro parisien. Une odeur aux effluves de nostalgie me pique le nez, et je vois les souvenirs de mes jeunes années défiler au rythme des stations. Les concerts, les rencontres, les ruptures, les découvertes, les bons comme les mauvais moments s’emmêlent.

Arrivée à destination, je retrouve Elsa et Céline à l’appartement et je m’installe tandis qu’elles partent chercher Lucile. On se pose, on papote, et on décide de se diriger vers la salle à 17h30. Céline et moi avons pris un VIP dans l’espoir d’être bien placées mais vu notre arrivée tardive, un Priority aurait largement fait l’affaire 🤡
 

Qu’importe, on récupère notre lanyard et notre sac de goodies, on passe devant les membres du groupe qui nous remettent une carte postale dédicacée avec cet enthousiasme qui les caractérise lors des meet&greet (c’est à dire à peu près aucun 😀 Bon je suis mauvaise langue, Die a esquissé un demi-sourire, Toshiya était de bonne humeur et Kyô était présent sans porter de sac sur la tête ni dormir sur la table ce qui est un bel effort de sa part). À noter que je ne comprends pas pourquoi la prod’ continue de leur imposer ça mais tant que des débiles comme nous achèteront ces fameux pass toujours plus chers, ils n’ont pas de raison d’arrêter…..

22/03 — [mode of Withering to death.]

Pour le premier rang c’est mort, on se retrouve donc au deuxième rang, face à Die. Je file au merch acheter nos goodies tant qu’il n’y a pas trop de file , puis Elsa et Lucile nous rejoignent dans la fosse. Une première partie était annoncée, on craignait que ce soit claqué au sol mais pas du tout.
Il s’agissait de DJ AWS avec une petite setlist cohérente par rapport à l’audience. Il termine son set par une version 8-bits de Red Soil en clin d’oeil, très cool !!

Derniers réglages, les lumières s’éteignent, l’écran s’allume en même temps que la musique d’intro et un à un, les membres rejoignent la scène sous les acclamations du public qui atteignent comme toujours leur apogée lorsque Kyô a.k.a. « le prophète » fait son entrée. Les premières notes de Merciless Cult résonnent et nous voilà partis pour plus d’une heure de pur bonheur musical. Withering to death était l’album de leur première tournée européenne, mon premier concert à Berlin en 2005, pouvoir le revivre en live était inespéré ! Les morceaux s’enchaînent avec dynamisme et comme toujours la setlist est (à mon goût en tout cas) bien équilibrée entre les morceaux sur lesquels se déchaîner et les ballades plus calmes qui permettent de souffler. Gros coup de coeur pour l’interprétation live d’Oboro, puissante et poignante.

Je regrette juste les habituels problèmes de son, par moment j’entendais vraiment très peu le chant et le micro grésillait parfois de façon extrêmement désagréable. Malgré tout la prestation reste superbe et le groupe semble en grande forme. Kyô se donne tout en tendant de temps en temps le micro pour laisser chanter le public, Die et Toshiya jouent de leur gestuelle et échangent régulièrement leur place pour chauffer la salle, Kaoru se prête une fois au jeu en restant sérieux et Shinya défonce tout à la batterie. Quand vient le moment de jouer The Final, c’est une explosion d’émotions avec l’entièreté du public qui chante en chœur.

Puis le groupe quitte la scène et on scande pour le rappel. La fosse se défoule sur l’enchaînement Kodou / Beautiful Dirt / Eddie / T.D.F.F., j’essaie d’en profiter autant que possible, consciente que la fin approche. Céline derrière moi lutte au maximum pour me préserver du poids de la foule qui pousse, je n’ai plus beaucoup d’espace pour bouger les bras, je ne dois mon équilibre qu’au fait d’être appuyée sur la personne devant moi, mais je savoure. Et puis, Akuro no Oka. La dernière chanson. Je presse mes mains contre ma poitrine et je me laisse porter par la mélodie. Je suis un peu surprise par ce choix d’ultime morceau calme et poétique là où ils nous ont habitués à des fins de concert aux sonorités plus violentes, mais ce n’est pas pour me déplaire…

Sitôt la chanson achevée, Kyô lache son micro et quitte la scène. Shinya balance ses deux baguettes dans le public avant de partir à son tour ; Kaoru, Die et Toshiya jouent les prolongations en faisant hurler le public avant de balancer leurs mediators. Une fois la scène vidée et les lumières rallumées, on quitte la salle pour rejoindre l’appartement, remplies d’euphorie.

On s’était posé la question du « fait-on quelque chose le samedi ? », et c’est à l’unanimité qu’on a opté pour du repos. Grasse mat’ pour moi, petit déj’, papotage, on sort début d’après-midi pour aller manger dans le coin et sur le chemin du retour, c’est le déluge. Quand la grêle commence à tomber, on repère une librairie où s’engouffrer en attendant que ça passe…

J’avais envie de prendre des photos du Bataclan avec mon reflex, les filles m’accompagnent et on en profite pour faire quelques photos de touristes-kikoo tant que l’avant de la salle est dégagé. Ensuite, retour à l’appartement pour se poser et se changer avant de rejoindre Louka qui est déjà dans la queue. Je l’avais rencontré lors de la dernière tournée, ça m’a fait super plaisir de le revoir même si finalement on n’aura pas passé beaucoup de temps ensemble. Je vous invite à aller découvrir ses magnifiques illustrations sur instagram @legrisastre !!

dir-en-grey-paris (6)
dir-en-grey-paris (10)
dir-en-grey-paris (9)

23/03 — [mode of Uroboros]

Cette fois-ci, direction le balcon pour passer le concert au calme en préservant nos vieux os (c’est qu’on n’est plus toutes jeunes, pardi !). On se place du côté gauche pour changer. La première partie est toujours interprétée par DJ AWS qui a légèrement modifié sa setlist par rapport à la veille, avec du Rob Zombie dans le lot, puis toujours l’opening de SnK, Bring Me The Horizons feat. Baby Metal ainsi que Red Soil en 8bits pour finir.

Lorsque les lumières s’éteignent, tout le monde se lève et je me place derrière Céline contre la rambarde. Je frissonne lorsque les premières notes de Sa Bir résonnent pour accueillir les membres du groupe sur scène. Même rengaine que la veille, les acclamations s’amplifient lorsque Kyô arrive, et c’est sur l’excellent morceau Vinushka que le concert commence. Du balcon, on respire mieux, mais j’avoue que ce ressenti d’oppression et de mouvement que l’on a dans la fosse me manque un peu ; je remue malgré tout en m’accrochant à Céline ou à la rambarde, possédée par la musique. Uroboros est un album beaucoup plus intense que Withering to Death, les pauses entre deux morceaux sont plus fréquentes et d’où on est, on peut voir que les feuilles changées par les techniciens devant Kyô ne sont autres que…Les paroles des chansons. On n’est pas les seules à devenir vieilles et à perdre la mémoire, visiblement ! La fosse est agitée et on observe le moshpit qui s’interrompt lorsque l’introduction d’Inconvenient Ideal commence. Des images de cimetière et d’église défilent sur l’écran pour accompagner les chants religieux et l’orgue pré-enregistrés. Le moment a quelque chose de très cérémonial, presque divin ; le surnom de « Prophète » donné à Kyô n’est clairement pas usurpé.

L’ambiance globale du concert n’est pas la même que la vieille. Il y a moins d’échanges entre Die et Toshiya, Kyô arbore un look beaucoup plus travaillé, et surtout, il se donne encore plus à fond, semblant prendre d’avantage son pied – c’est toujours tellement plaisant de le voir sourire et interagir avec le public ! Le groupe nous livre à nouveau une prestation puissante, renforcée comme toujours par la gestuelle et les vocalises de Kyô. Il y a des petits couacs côté technique (notamment au niveau de l’écran et quelques grésillements du micro), mais bien moins que la veille, ce qui rend le spectacle d’autant plus appréciable.

Le set s’achève sur Reiketsu Nariseba, et le rappel enchaîne à nouveau 4 morceaux qui bougent bien pour terminer sur Akuro no oka. Je me serre contre Céline et sanglote violemment, le corps tremblant. La musique me remue les entrailles, j’absorbe les notes de cet ultime morceau pour évacuer mes émotions. Une purge intérieure, des larmes salvatrices. En écrivant ça, je dois passer pour une illuminée, mais disons que je suis juste hypersensible et intense ? 😬

Petit moment WTF lors du lancer de médiators, il y en a un qui atterrit sur la poitrine d’Elsa, et… Une fille se rue sur elle comme une furie pour récupérer « le précieux » et le donner à son amie en tremblant et en pleurant comme si elles venaient d’être touchées par la grâce divine ; tandis qu’Elsa ne bouge pas, complètement abasourdie, nous jetant des regards en mode « mais putain, c’était le mien ! » sans pour autant rien tenter. On n’est pas du genre à se battre pour un bout de plastique donc tant pis, on quitte les lieux tout en se demandant si ces filles se laveront encore un jour les mains…

 

Et voilà qui signe la fin de notre périple parisien. Un périple fort en émotions qui m’a fait énormément de bien, autant pour les concerts que pour les échanges humains ! De retour à l’appartement, Céline nous mijote un petit plat et on organise le planning pour le lendemain selon les horaires de départ des unes et des autres. Lucile part la première prendre son vol direction sa nouvelle vie au Japon, on part un peu plus tard avec Céline et Elsa prendre le métro. Après un petit coup de stress de ma part, je leur fais un gros câlin avant de descendre Gare de l’Est chopper mon TGV pour rentrer chez moi retrouver mes chats.

Ne nous reste plus qu’à espérer une nouvelle tournée rapidement… ♥

Berlin - Astra kulturhaus

Moi qui ne suis pas du matin, autant dire que j’ai pesté quand j’ai dû me lever beaucoup trop tôt pour prendre mon vol. Mais impossible de manquer les dates berlinoises ! J’atterris donc de bonne heure à Berlin et tente de rester éveillée dans le métro pour ne pas louper mon arrêt. C’est à Warschauer straße que je descends : les deux dernières dates de la tournée se joueront à l’Astra Kulturhaus, j’ai donc réservé un hôtel à 5 minutes à pieds parce que la flemme.

En attendant l’heure du check-in, je laisse ma valise à la réception et me dirige vers la salle faire du « repérage » – ça me rassure toujours de savoir où c’est et à quoi ça ressemble, même si ce n’est pas la première fois qu’ils jouent ici. Il y a déjà une petite vingtaine de personnes sur place. On me note un numéro sur la main, mais je n’ai franchement pas la foi de passer la journée là. Je me promène donc un peu dans les environs pour photographier les tags dont tous les bâtiments sont couverts.

Pour tuer le temps en attendant que les restaurants ouvrent, je vais me promener hasardeusement dans le centre commercial à proximité. Pour moi, c’est encore un peu étrange de reprendre ce genre d’activité pourtant banale mais que j’ai complètement délaissée depuis un bon bout de temps… On ne se rend pas compte à quel point l’isolement fait perdre tout repère. J’ai l’impression de redécouvrir la vie, je souris intérieurement en me disant que ça me fait un petit entraînement avant le voyage au Japon où le shopping intensif sera clairement de mise. Après avoir erré dans divers magasins sans rien acheter, je continue mon bout de chemin jusqu’à tomber sur une jolie surprise : une petite place ornée de cerisiers en fleurs 🌸

Comme quoi, pas besoin d’aller au Japon pour apprécier le contraste entre les arbres en fleurs et le décor urbain…

Berlin_25
Berlin_16
Berlin_21
Berlin_40
Berlin_28
Berlin_37
Berlin_29
Berlin_20
Berlin_22
Berlin_30
Berlin_39
Berlin_26

Après cette pause photo, il est enfin l’heure de manger ! J’avais repéré un restaurant coréen, je m’y arrête donc pour déguster un bibimbap végétarien et un jus de mangue.

Ensuite, retour à l’hôtel où je comate dans les canapés de la réception en attendant de pouvoir accéder à ma chambre. Quand enfin je récupère la sainte clé, je me mets au lit pour faire une petite sieste parce qu’à mon grand âge (et avec trop peu d’heures de sommeil dans la tronche) la fatigue est de mise.

Je me mets une alarme pour avoir le temps d’émerger, me débarbouiller et m’apprêter avant de rejoindre la salle de concert et récupérer mon pass Priority.

30/03 — [mode of Withering to death.]

Je pensais que le staff Allemand serait un peu plus organisé qu’en France, mais au final malgré les barrières indiquant VIP ou Priority ça restait assez flou pour beaucoup, d’autant qu’il fallait d’abord faire la file pour récupérer son pass, puis refaire la file au même endroit pour rentrer. Et là, gros WTF, on se retrouve dans une petite cours où l’on se pose à des tables en bois façon kermesse de village… Tout le monde se regarde dans l’incompréhension en rigolant.

En fait, le staff attendait de faire rentrer tous les tickets Priority dans la cours avant d’enfin nous donner accès à la salle de concert. Nivea placement, je songeais à faire l’inverse de Paris, à savoir balcon pour le 1e soir et fosse pour le 2e… Sauf qu’il n’y a pas de balcon dans la salle, donc la question elle est vite répondue 😅

Je me positionne donc dans la fosse à nouveau côté Die, vers le 5e rang je dirais.

Commence le même rituel que pour Paris – sans première partie. Kyô a fait un peu plus d’effort sur son look, peut-être parce que cette fois le concert est filmé au vu des caméras disposées de part et d’autre de la scène ? Quoi qu’il en soit le groupe se donne toujours autant et le son me paraît meilleur qu’à Paris. La performance est assez similaire, peut-être un poil au-dessus mais de peu, et est tout simplement excellente.

Withering reste un album assez calme et ça se ressent, cette fois je ne suis pas trop compressée dans la fosse, j’ai de l’air pour respirer et pour bouger. L’ambiance n’en est pas moins bonne, le public se donne, chante les refrains et acclame chaque nouvelle piste.

Je pleure sur la majorité des morceaux pour évacuer tout ce que je peux, le cœur serré, sachant que c’est la dernière fois avant je-ne-sais-quand que j’entends ces chansons en live… The Final déclenche des sanglots qui font trembler tout mon corps, pareil pour Akuro no Oka.

Une fois le concert terminé, je ne m’attarde pas et je pars me poser dans un restaurant non loin de là. Les cuisines sont fermées, mais il est encore possible de boire, je m’installe donc au bar et commande un cocktail que je savoure avant de rentrer à l’hôtel.

Après une bonne nuit de sommeil et une sortie du lit tardive, je décide de repasser par la salle le matin pour prendre quelques photos avant d’aller prendre un petit déj’. Et là, surprise… Même lieu, nouveau jour, ambiance totalement différente : un genre d’immense brocante stylée mêlant stands de fripes, créateurs et petite restauration se tient près de la salle de concert, ce qui rend les lieux beaucoup plus vivants que la veille ! D’un coup, la zone désertée se transforme en coin branché et coloré. Jugez par vous-même, Samedi VS Dimanche :

Berlin_12
Berlin_61

Du coup, changement de programme : je me retrouve à faire le tour de toute la brocante juste pour le plaisir de flâner. Une activité que je n’avais plus eu l’occasion de faire depuis longtemps, alors que j’adore ça… Et puis il faut admettre que les stands sont quand même bien plus coolos que dans les brocantes classiques que l’on trouve près de chez nous. Malgré tout, je n’achète rien à part une carte à une artiste, et il est déjà passé 15h lorsque je me décide enfin à me poser quelque part pour manger. Un bon Phô, y’a que ça de vrai ! 🤤

Une fois mon repas englouti, je me hâte de retourner à ma chambre me changer en vitesse, me défaire de mon appareil photo et rejoindre la file, car même si j’ai un pass pigeon, j’aimerais être assez proche de la scène…

23/03 — [mode of Uroboros]

Cette fois encore, je me place du côté droit de la fosse, près de Die, environ au 3e rang (ce qui ne durera pas). Je suis prise d’un torrent d’émotions dès les premières notes de Vinushka, morceau que j’adore.

Tout comme à Paris, le groupe semble se donner encore plus sur ce 2e concert. Je n’y connais honnêtement rien en musique, mais Uroboros est un album sans doute plus challengeant à jouer en live que Withering to death car beaucoup plus technique avec ses nombreux changements de rythme tant du côté instrumental qu’au niveau du chant. La performance est à nouveau grandiose.

Côté public, on perçoit également que l’ambiance est différente : là où la veille, je respirais, cette fois-ci, ça pousse et ça compresse énormément. Je me contente de suivre le mouvement, de maintenir mon équilibre autant que possible et de bouger au rythme des notes. Et puis, ça doit être mon petit côté maso, mais d’une certaine façon, j’aime ça. La sensation que je pourrais mourir là, étouffée mais heureuse. Je donne tout ce que je peux et me laisse aspirer par ce tourbillon de sensations autant internes qu’externes entre les coups, les larmes, la sueur, les palpitations, les bousculades et les vertiges de la musique.

À nouveau, je pleure plus que jamais sur Akuro no Oka, sachant que cette fois, c’est la fin pour du bon. Plus d’autre date prévue derrière. Pas possible de les voir quand je serai au Japon, impossible de savoir quand sera la prochaine fois. Le concert terminé, le public entonne une chanson pour l’anniversaire de Toshiya et continue d’acclamer le groupe, espérant sans doute un ultime rappel, une surprise ou quelque chose de spécial pour cette dernière de la tournée… En vain. À l’arrière de la salle, des journalistes interviewent des fans, signe qu’un DVD est probablement en préparation puisque les deux dates allemandes ont été filmées en intégralité.

De mon côté, je me faufile vers la sortie, vidée mais légère et plus heureuse que jamais.

 

 

Mon avis sur la tournée...

Si je devais résumer, j’ai trouvé ça vraiment top qu’ils écoutent les fans en venant jouer les albums les plus plébiscités, en proposant deux concerts différents. Leur performance était vraiment au top niveau, on sent qu’ils ont aimé jouer et qu’ils se sont donnés à fond – même Kyô semblait kiffer ses moments sur scène en dépit de ses posts sur les réseaux sociaux laissant entendre qu’il déteste tourner à l’étranger et qu’il vivait sa pire vie.

D’un point de vue évolution, je trouve qu’ils sont bien plus proches du public qu’ils ne l’étaient auparavant, tant sur scène qu’en dehors, avec le manager qui postait un texte amusant chaque jour sur les RS et les membres qui partagaient un peu de leur quotidien. Je me souviens aussi des prestations catastrophiques de Kyô à l’époque, il s’est quand même largement amélioré au niveau du chant au fil des années et c’est désormais presque du sans faute (j’ai dit presque) ! On sent par contre qu’ils prennent de l’âge, avec des pauses bien plus fréquentes qu’auparavant entre les morceaux, et Kyô qui a besoin de fiches sur le sol avec les paroles des chansons.

Le public aussi a évolué : la file d’attente ne ressemble plus à un défilé de mode, les looks visual kei / goth / alternatifs constituent désormais une minorité du public (on doit être beaucoup à avoir passé la trentaine et à vouloir du confort avant tout 😂). Et surtout, le public est plus respectueux. Avant, ça criait à peu près n’importe quand, y compris pendant les a capella de Kyô ou les solos musicaux, ce qui était particulièrement agaçant. Maintenant, ça a au moins la présence d’esprit d’attendre que le morceau soit fini pour beugler le nom des membres. Ça fait toujours mal aux oreilles mais ça ne gâche plus la chanson, c’est déjà ça.

Côté scénique, je sais que cela fait déjà quelques années qu’ils projettent des vidéos en fond, mais ça reste un plaisir et ça rend les lives bien plus immersifs qu’à l’époque. Et si les problèmes techniques restent hélas de mise, je les ai trouvés moins nombreux et moins dérangeants qu’à l’accoutumée donc c’est un bon point d’évolution aussi (on fera de toute façon difficilement pire que la date à Londres où le concert avait dû s’arrêter un bon moment parce que c’était cata…).

Seul point négatif selon moi, c’est de ne pas avoir joué une setlist 100% différente entre Withering to death et Uroboros. J’aime les chansons des autres albums qu’ils ont jouées, et Akuro no Oka est magnifique en morceau de fin, mais étant donné la diversité de leur discographie ça aurait été pas mal de varier un peu les plaisirs !

Si je devais compléter le nom de la tournée, pour moi, ça aura été FROM DEPRESSION TO______ [ RESURRECTION ].
Près de la salle de concert, j’ai vu ce panneau. Ce n’est bien sûr pas une invitation à passer à l’acte, mais simplement le nom d’un club. Il n’empêche, ça m’a fait sourire. J’ai repensé à cette longue période sombre, où chaque jour je luttais contre l’envie de me foutre en l’air. Un ami m’a une fois dit en voyant ma carte sur les petites médailles, que le trophée « a survécu à la journée » est, je cite, « facile ça, on le fait tous, tous les jours !« . Celles et ceux qui sont passé•es par des périodes de dépression profonde savent que c’est tout sauf facile, et que dans ces moments là, oui, survivre à la journée malgré les pensées invasives qui nous hurlent de commettre l’irréversible, C’EST un p*t**n d’exploit qui mérite un trophée.

J’ai souri, parce que voir Dir en grey en concert m’a fait reprendre vie. J’ai redécouvert qu’il était possible de se sentir bien. Et j’espère que la prochaine tournée ne sera plus une purge émotionnelle, mais juste du kiff dans un quotidien rempli de belles énergies. Quoi qu’il en soit… Vivement la prochaine fois !

 

Quelques autres photos en vrac :

Le merch (sans les doublons) :

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *