
Voyage solo à Katmandou
Après deux ans de pandémie à ne pas voir grand monde et à ne pas faire grand chose, et tandis qu’il me restait des jours de congé à poser avant fin mai sans quoi ils seraient perdus à jamais, je n’avais qu’une seule envie : partir loin. J’ai hésité sur la façon de faire : partir avec quelqu’un ? Personne n’était disponible.
Avec « Copines de voyage » ? Mon côté introverti a pris le dessus, craignant de ne pas avoir assez d’énergie à disposition que pour sociabiliser.
Partir seule, alors ? Bien que j’adore organiser mes voyages solitaires par moi-même, je n’avais ni le temps ni l’énergie de m’en charger…
J’ai donc finalement contacté l’agence « Comptoir des Voyages » pour un séjour sur-mesure au Népal, à Katmandou.
Pourquoi Katmandou ?
Pourquoi une agence ?
La seule hésitation, c’était le budget. Forcément, en m’y prenant moins d’un mois à l’avance et sans personne avec qui partager les frais, jamais un voyage ne m’aura coûté aussi cher. J’ai pesé le pour et le contre : l’argent, ça part, ça vient ; un voyage, ce sont des souvenirs inoubliables et surtout inestimables ; enfin, entre la pandémie dont on n’est pas encore totalement sortis et la guerre qui arrivait aux portes de l’Europe, je me suis dit que si je ne partais pas maintenant, je ne partirai peut-être jamais, car allez savoir quel lot de mauvaises nouvelles l’année nous réserve encore. Alors tant pis pour mes économies : je fonce ! Et je ne regrette pas mon choix une seule seconde. Je n’ai rien eu à redire quant à l’organisation : l’agence dispose de sa propre application dans laquelle tout mon voyage était téléchargé et consultable en mode « hors ligne », avec toutes les étapes, les horaires, les cartes et quelques bonnes adresses. En plus de cela, j’ai reçu par voie postale un carnet récapitulant mon voyage ainsi qu’une batterie externe pour mon téléphone afin que l’appli soit toujours accessible. Mon driver était adorable, et j’ai probablement eu le meilleur guide de tout le Népal – un népalais francophone ultra cultivé, patient, à l’écoute, et même si mon cerveau passoire est loin d’avoir tout retenu, il a su rendre chaque visite d’autant plus intéressante ! Une très belle rencontre qui a rendu le séjour extra !


Le seul point négatif du voyage, c’est que je suis parvenue à me chopper une tourista des enfers (j’ai beau savoir qu’il ne faut pas faire ça j’ai eu le malheur à mon arrivée de me brosser les dents à l’eau du robinet n’ayant pas de bouteille d’eau à disposition, FATAL ERROR). Je n’ai donc pas vraiment eu l’occasion de goûter à la cuisine népalaise, et j’ai géré mon énergie au mieux pour me reposer quand je le pouvais et profiter au maximum des visites malgré tout. Au final, ça ne m’a pas empêché d’apprécier mon voyage, c’est un immense privilège de petite blanche bourgeoise de pouvoir partir aussi loin, je m’estime très chanceuse ! Et puis en tant qu’amatrice d’humour fécal, me retrouver au bout du monde à parler de nos transits respectifs avec une touriste allemande, ça n’a pas de prix 😀
Bodnath

Bodnath (ou Boudhanath) est l’un des principaux lieu de pèlerinage bouddhiste de la région. Ce sanctuaire abrite plus de 50 monastères (gompa), mais surtout, on y trouve le plus grand Stupa d’Asie ! Un lieu idéal où commencer mon périple pour me plonger d’emblée dans l’atmosphère sacrée du Népal.
À peine ai-je le temps de déposer mes bagages à ma guesthouse et de prendre une douche express pour me rafraîchir après mon atterrissage, qu’il est déjà l’heure de partir ! La première journée était dédiée à la visite du temple Pashupatinath puis du fameux Stupa, pour s’achever au Monastère de Shechen. Le deuxième jour, visite du temple Swayambunath puis des rues du centre de Katmandou, dont le Durbar Square (place du palais) et les étroites ruelles commerciales locales. J’aurais voulu assister à une cérémonie ou au rituel matinal de la puja, mais commençant à être malade, j’ai préféré éviter de m’y rendre… Tant pis !
Les deux nuits, j’ai séjourné au Rokpa Guest House. Idéalement situé, j’ai adoré me poser sur la terrasse du toit pour manger un bout et boire un coup tout en contemplant l’imposant Stupa !
Le matin, une corneille très amicale tournait autour des tables, espérant récolter quelques miettes du petit déj’… En fin de journée, il était plaisant de me promener au hasard des petites ruelles aux alentours ou de faire le tour du Stupa pour apprécier l’ambiance du quartier. Le dernier soir, je me suis posée au Karma Coffee non loin, où à tour de rôle, des jeunes jouaient de la guitare et chantaient. J’ai repensé à ces deux premières journées et je me suis dit qu’au final, on n’est jamais vraiment seul•e…
Il y a les sons, les bruits, les rires et les chansons. Les motos qui pétaradent, les klaxons et les artistes de rue en représentation.
Il y a les regards et les sourires échangés en croisant un étranger.
Il y a les oiseaux, les insectes, les chiens errants, les animaux qui dorment paisiblement. Il y a ces pensées qui nous habitent, qui nous tourmentent, qui nous ravivent. Et qui nous font songer que la solitude n’existe pas vraiment, car nos sens sont toujours en mouvement…


Après environ 1h de trajet à être secouée dans tous les sens sur des petites routes de montagne cahoteuses, me voilà arrivée au Nagarkot Farmhouse ! Cet hôtel se caractérise par ses chambres charmantes dans un style traditionnel, et sa vue censée être imprenable sur les chaînes de l’Himalaya. Évidemment, il pleuvait à mon arrivée, et la brume s’est petit à petit installée… Qu’à cela ne tienne, j’ai pris ça comme un signe pour me terrer sous ma couette et tenter de me reposer, puisque c’est là que j’ai été le plus malade. Le personnel de l’hôtel s’est montré absolument adorable : on est venu toquer à ma porte le soir pour s’assurer que je vienne manger (riz blanc et banane au programme), et on m’a fourni un thermos d’eau bouillie mélangée à du sel et du sucre. Au petit matin, le ciel s’étant légèrement dégagé, j’ai été réveillée pour pouvoir profiter de la vue. Et même si toutes les montagnes n’étaient pas visibles, quelle vue !!

La matinée, j’avais au programme une petite randonnée dans la montagne avec une jeune guide locale de 16 ans, qui fait ça comme travail saisonnier pendant les congés scolaires pour aider sa famille.
On a marché doucement, en prenant le temps, étant donné que je manquais cruellement d’énergie et que j’étais vite à bout de souffle dans les montées — heureusement, la randonnée était facile !
Une fois revenue à l’hôtel, mon chauffeur est venu me chercher pour m’amener à ma destination suivante, s’arrêtant en route pour me prendre des médicaments, dont la fameuse poudre « Relyte » à mélanger à de l’eau pour m’aider à me réhydrater. D’habitude, j’adore prendre plein de photos des paysages pendant les trajets, mais j’étais tellement cuite que malgré l’état déplorable des routes et les secousses qu’elles provoquent, j’ai dormi comme un loir jusqu’à l’arrivée

Premier plaisir après avoir découvert le cadre bucolique du Namo Bouddha Resort et pris possession de ma chambre pleine de charme : prendre une douche CHAUDE ! On tend souvent à oublier la chance que l’on a d’avoir l’eau potable et l’eau chaude à disposition dans nos pays. À Katmandou, il n’y a pas de quoi fournir toute la ville en eau courante et les habitations disposent généralement d’énormes citernes pour s’approvisionner en eau. N’ayant pas envie de gâcher cette ressource si précieuse, quand ça ne chauffait pas vite, je me débarbouillais juste rapidement à l’eau froide, faisant l’impasse sur la douche. Deuxième plaisir : la présence de chats ! On croise beaucoup de chiens errants au Népal, mais très peu de félins. Et où que j’aille, rien ne me rend plus heureuse qu’un chat qui se glisse sur mes genoux pour venir y ronronner 🙂 Ma nouvelle copine s’appelle Mambo… Et elle est enceinte !
Après avoir passé un moment câlin avec le chat, je suis partie en direction des temples à proximité. Trop tard pour assister aux cérémonies, mais hors de question de ne pas partir à la découverte des environs !
Au final, le lendemain matin, nous sommes retournés aux deux temples avec mon guide, ce qui m’a permis de découvrir l’intérieur du monastère Thrangu Tashi Yangtse et d’en apprendre d’avantage sur l’art bouddhiste.
Ensuite, nous sommes partis en randonnée jusqu’à Balthali, en traversant les villages de campagne. Heureusement, la rando en question était d’un niveau facile adapté à mon manque de condition physique, et les paysages étaient vraiment magnifiques ! Le matin était brumeux, mais je trouve que cela conférait une ambiance un peu mystique… Le soleil s’est ensuite rangé de notre côté. Après avoir pique-niqué dans la forêt, nous repartons en voiture pour visiter Panauti, ancienne cité newar, avant de mettre le cap vers Bhaktapur.


Je séjourne au Khwapa Chhen, un hôtel idéalement situé juste à côté du Durbar Square de Bhaktapur, avec vue sur ce dernier depuis le toit. Il pleut à verses lors de mon arrivée, et je me pose tranquillement au restaurant pour boire un verre et manger léger tout en contemplant les va-et-vient des gens sur la place. Le lendemain commence par la visite du temple Changu Narayan, dédié à Vishnou. Mon guide m’emmène ensuite à la découverte de Bhaktapur, ses ruelles, sa place des potiers et ses temples, dont le temple le plus haut du pays, Nyatapola, avec sa pagode à 5 toits superposés. La journée se termine dans un atelier de thangka, des toiles de coton rigidifiées peintes à la main avec des pigments naturels (obtenus à partir de pierres écrasées). Ils sont principalement utilisés comme support de méditation et représentent soit des figures bouddhistes, soit la roue de la vie appelée bhavacakra, soit un mandala, et contiennent souvent des pigments d’or.

Pendant mon temps libre, je me suis promenée au hasard dans les ruelles aux alentours, achetant l’un ou l’autre souvenir, puis je suis retournée me poser sur le toit de l’hôtel : j’ai aimé y contempler le coucher du soleil tout en testant un plat local léger, un « Bara Mix », qui était une sorte de crêpe de lentilles. Aucune idée de ce qu’il y avait dedans, mais c’était délicieux !
Le deuxième matin, mon guide m’avait conseillé de me lever tôt pour me promener au Durbar Square et observer les passants. Seul problème, les portes de l’hôtel étaient fermées… Je me suis donc calmement posée sur le toit, pour photographier la vue, regarder les oiseaux et contempler les variations architecturales des différentes constructions qui font la richesse de cette place.
À l’arrivée de mon chauffeur, il m’annonce que ce sera notre dernier trajet ensemble. Petite larme intérieure, il a été tellement gentil tout au long du séjour !

Le lendemain matin, grosse surprise, les montagnes qui s’étaient timidement cachées pendant tout mon séjour me font l’honneur d’enfin se montrer tandis que je prends mon petit déjeuner ! Ensuite, comme à l’accoutumée, je retrouve Kishor pour ce qui sera mon dernier jour de visite.
Encore une journée très instructive et culturellement riche au travers de la ville de Patan et de ses points d’intérêt dont le Durbar Square, l’ancien palais ou le Temple d’Or.
La dernière étape se fera chez un artisan de bols chantants, car je voulais absolument en ramener un. J’ai eu droit à une démonstration de réalignement de mes chakras et d’utilisation des bols à des fins curatives.
J’ai beaucoup de chance car ce jour-là avait lieu le festival Rato Machindranath Jatra, une procession de chars imposants en l’honneur du dieu de la pluie. Alors quand vient le moment des adieux avec mon guide, je repars assister au festival : les deux énormes chars qui étaient tranquillement à l’arrêt dans la rue plus tôt dans la journée, sont maintenant tirés à la main par des dizaines de fidèles.
Les rues sont blindées comme jamais, heureusement un local me montre une barrière en face de nous et l’on va s’y mettre pour assister au passage des chars tout en restant en dehors de la foule. Moi qui suis légèrement ochlophobe, ici, j’ai la larme à l’oeil face à ces centaines de personnes profondément heureuses de pouvoir participer à cette célébration (après deux années consécutives d’annulation pour cause de pandémie) !
Une fois les chars passés, je continue à discuter avec mon pote de barrière et plutôt que de repartir seule prendre des photos, je me dis qu’il serait peut-être temps de sociabiliser. Nous finissons par aller manger un bout et boire une bière dans un restau avec vue sur la place où les chariots sont maintenant arrêtés. Une dernière soirée somme toute très douce et agréable avant de quitter le pays…

J’ai encore tant à raconter, des centaines de photos à vous montrer…
Je me suis ici concentrée sur mes hébergements et les grandes lignes de mes étapes sans trop en montrer,
comptant par la suite écrire un article détaillé de chaque visite.
J’espère malgré tout que ce petit résumé vous aura fait voyager et qui sait,
peut-être aussi donné l’envie de partir à la découverte du Népal ?
Mes recommandations
Comptoir des voyages
Agence française pour un voyage clés en main, où vous aurez juste à suivre la vague sans vous poser de questions.
Bodhicitta Tours
L'agence de mon guide, une vraie mine d'or de connaissances qui vous fera aimer son pays !


2 Comments
Szabo Thomas
Bravo pour ce carnet de route qui nous aura remémoré un séjour de cinquante jours au Népal en 2007. Nous en gardons un souvenir ému… et vos écrits (bien écrits! ) expriment bien des vécus communs, sur le plan humain et culturel.
Belles futures découvertes en solo ou pas…
Nicole & Thomas
ANDREEA
Bonjour,
Je voulais te remercier, vraiment !
Je me suis décidée au dernier moment de voyager seule. Le Népal était une de mes destinations choisies étant donné que Novembre était une bonne période pour y aller j’ai commencé à chercher des informations.
Et puis je suis tombée sur ton blog, ça m’a de suite conforté dans mes envies, ce voyage devenait une évidence j’ai donc tout comme toi choisi comptoir de voyage pour m’accompagner afin d’être un minimum encadré.
Et me voilà pour mon dernier jour au Népal avec des millions de souvenirs en tête !
Alors encore merci !!