Japon – Fujisan
Jour 13. On quitte Nara et c’est parti pour la destination qui nous tenait le plus à cœur : l’immanquable Fujisan ! Au départ, je pensais aller à Hakone, mais nous avons finalement opté pour Kawaguchiko.
J’avais entendu que certaines personnes sont allées plusieurs fois au Japon sans parvenir à voir Fujisan, couvert par les nuages… Et la météo n’augurait rien de bon. Cette destination étant onéreuse, nous avions un peu peur de ne pas le voir, j’avoue avoir même adressé quelques prières à Bouddha lors de nos passages dans les temples.
Arriver là-bas fut toute une épreuve. Lorsque nous avions réservé nos shinkansen, la guichetière nous avait conseillé de repartir jusqu’à Kyoto, prendre le shinkansen jusqu’à Mishima, puis le bus jusque Kawaguchiko.
La bonne surprise : le bus coûte super cher (2200Y par personne) et les directs sont rares, sur réservation uniquement, nous n’avons que quelques minutes arrivés à Mishima pour parvenir à l’avoir… Évidemment la sortie est à l’opposé de là où nous sommes (sinon c’est pas drôle), avec des escaliers sans escalators (super pratique quand on a chacun deux grosses valises et quelques sacs supplémentaires qu’on galère déjà à tirer), on arrive de justesse au guichet pour prendre nos tickets et grimper dans le bus. Ouf, on l’a eu !
Après 1h de trajet, on débarque enfin à la station ! L’hôtel m’avait informé du fait qu’ils pouvaient envoyer gratuitement une navette pour nous chercher. Mais n’étant pas sûre de l’heure à laquelle nous arriverions à Kawaguchiko et n’ayant pas eu l’idée de chercher après un téléphone à la station pour appeler l’hôtel, on a préféré prendre le taxi. Bim, encore 2000Y dans les dents.
Et ENFIN, nous arrivons à l’hôtel. J’avais choisi le Shuhokaku Kogetsu, ryokan luxueux dont toutes les chambres et les bains donnent vue sur la montagne (j’ai payé 330€ la chambre pour 2 personnes, quand je dis que c’était notre destination la plus onéreuse…). Nous sommes très bien accueillis, on s’occupe de nos bagages et on nous accompagne jusqu’à notre chambre – une fois de plus, une chambre typique japonaise, cela va de soi. L’hôtesse en yukata est super sympathique et rigolote, avec plein de petites fiches-memo en anglais pour tenter de tout nous expliquer malgré le fait qu’elle parle mal cette langue.
Puis elle nous sert le thé et nous laisse profiter de la chambre… Le mont Fuji est, comme on le craignait, couvert par les nuages, mais la vue n’en reste pas moins magnifique et c’est un plaisir de boire le thé face à un tel paysage !
On se pose un peu, le temps de souffler et de profiter. De base, je voulais venir dans la région pour visiter le Fuji Shibazakura Festival. Mais comme on a déjà bien galéré pour arriver jusqu’ici, qu’on a visité pas mal de jardins à Nara et qu’il est déjà tard, on décide de se contenter d’un petit tour dans les environs de l’hôtel, sur la plage de pierres.
L’immanquable plaque de la ville, toute colorée :
Et nous voici sur la plage. Un pêcheur passe et repasse en bateau, la petite pente menant du chemin à la plage est couverte de jolies fleurs et même si le ciel est couvert, la vue n’en reste pas moins magnifique.
Une petite vue sur notre ryokan :
Tandis que Vincent ramasse des pierres, je profite de la vue. Ce lieu est tellement inspirant, même la plage pleine de pierres est belle !
On fait le tour, à notre aise, appréciant chaque élément que l’on croise.
Et enfin, Fujisan daigne nous saluer de sa splendeur, complètement dégagé, tandis que le soleil vient illuminer le paysage. C’est juste… Magique !
Quels mots peuvent décrire la vue qui s’offre à nous ? Ce n’est pas étonnant que le mont Fuji soit une telle source d’inspiration. Il est si beau, si noble, si imposant… J’en suis tombée amoureuse, tout simplement. Encore plus avec les paysages qui l’entourent, désormais baignés d’une lumière vive qui rend les couleurs éclatantes.
J’aimais beaucoup cette petite maisonnette tout au bout, avec ses barques en forme de cygne ♥
Le soleil se couchant doucement et l’heure du repas approchant, on décide de rentrer à l’hôtel. Je n’ai hélas pas pris de photo de la chambre en elle-même, mais quelques photos des détails…
Et bien sûr, la vue ! Le mont, maintenant complètement dégagé, se reflète sur la table…
Et voici venue l’heure attendue du repas. Une nouvelle hôtesse en yukata vient nous apporter nos plats, nous expliquant en japonais ce qu’elle nous sert et comment ça se mange. Au menu, un shabu-shabu (fondue avec de la viande et des légumes) et d’autres mets succulents. Elle revient au bout de 20 minutes nous débarrasser de ce qu’on a déjà manger et nous apporter la suite, de délicieux sashimis qui fondent dans la bouche, entre autre. Petit « foodporn », le tout dégusté sur un fond de match de base-ball à la télé :
Et le dessert !
Une fois le repas terminé, on passe un coup de téléphone et on vient nous débarrasser. Deux autres personnes viennent alors pour ranger la table sur le côté et installer les futons, toujours dans une sorte de rituel qui semble assez codifié mais très élégant à regarder.
On attend encore un peu, le temps de se prendre un cocktail au bar de l’hôtel, avant d’aller profiter des onsen, ces fameux bains chauds à l’eau issue de source volcanique et aux vertus thérapeutiques. Je craignais ne pas pouvoir y accéder du fait de mes tatouages, mais comme il s’agit d’un établissement privé, j’imagine qu’ils ne peuvent pas refuser l’accès aux clients… Quand j’avais posé la question à l’accueil à notre arrivée, expliquant que je comprends que cela est mal vu par les japonais, on m’a juste conseillé d’y aller tard quand il n’y a plus personne. Ils m’ont même remerciée d’éviter les heures de pointe pour ne pas choquer leur clientèle.
J’enfile donc le yukata mis à notre disposition et c’est sur le coup des 10h que nous descendons aux bains. À cette heure-là, le Mont Fuji semble s’être volatilisé, complètement englouti par l’obscurité. Visiblement, il y a quand même encore du monde aux bains et à nouveau, je me sens très mal à l’aise, entre mon corps d’européenne mal foutue et mes tatouages / scarifications qui peuvent choquer. Je me cache les parties intimes tant bien que mal et file à la douche la plus éloignée pour me rincer. Personne à l’intérieur : je me plonge, recroquevillée, dans le bain chaud et me détend peu à peu.
Je me lave et une fois que toutes les personnes qui étaient à l’extérieur sont rentrées, je m’aventure dehors, seule. C’est juste la perfection. Le bain est délicieusement doux et sent bon, l’air mordant de la nuit permet de ne pas mourir de chaud et rafraîchit juste ce qu’il faut. Je reste là longtemps, observant les lumières, les insectes, le clapotis de l’eau, la buée qui se forme à sa surface, jusqu’à ce qu’à nouveau, des personnes entrent dans le bain. Je m’éclipse, par politesse mais aussi toujours un peu gênée.
Là-bas, les bains ne sentent pas le chlore, ils sentent des arômes naturels et lorsqu’on en ressort, la peau est super douce. Dans la salle pour se changer, il y a tout un espace beauté avec miroirs et chaises, mettant à disposition nombreuses et diverses crèmes pour la peau, pour le visage, pour les pieds, des cotons tiges, des peignes jetables, des sèche-cheveux bien sûr, et bien d’autres encore. Je tente quelques produits pour purifier ma peau et la tartiner de lait, puis je m’en vais rejoindre la chambre où Vincent m’attend déjà. À cette heure-ci, hélas, on ne sert plus de bière gratuite à la sortie des bains.
Heure du réveil : 4h40. Le jour se lève tôt et je veux apprécier la vue matinale. Je me hisse hors du lit, les yeux encore à moitié collant, pour prendre quelques photos. Fujisan est réapparu.
Je contemple un instant, puis je me rendors… Quand l’heure du petit déjeuner sonne, le sommet du mont est à nouveau masqué par les nuages.
Nous descendons au buffet. Le choix est varié et délicieux ! On se ressert plusieurs fois de tempura et de sashimis, faisant le plein avant de partir. On part rechercher nos valises, je règle la chambre et on embarque à bord du mini-bus vers la station tandis que notre hôtesse de la veille, toujours aussi sympathique et souriante, rigole encore avec nous, et sachant que l’on va à Harajuku, me demande si c’est pour les « Gosu Rori » (Gothic Lolita). Touché ^_^
Et le bus démarre, accompagné des signes de main de nos hôtesses, à qui l’on fait signe également. Au Japon, une règle veut que l’on accompagne son hôte jusqu’à ce qu’il ne soit plus visible, et ce, même s’il ne nous regarde plus. Vincent me glisse à l’oreille : « Tu paries que si on se retourne, elles sont toujours en train de faire signe ? ». On se retourne et… Fou rire. La politesse au Japon est tout de même quelque chose d’incroyable, mais je me dis que ça ne doit pas être facile tout les jours, ces mains qui s’agitent longtemps façon Princesse Disney et le sourire obligé. D’autant que les japonais, habitués et exigeants, n’y prêtent même plus attention. Heureusement qu’il y a les baka gaijin (bêtes étrangers) comme nous pour leur rendre leurs signes et les faire rire un peu, je pense que ça doit les changer des habitudes 🙂
Adieu, Fujisan, et merci pour tout ce que tu nous as apporté, te rendre visite fut un plaisir et nous avons énormément apprécié notre court séjour à tes côtés !
(Je suis incapable de choisir un moment préféré de notre voyage, car chaque journée était spéciale, pleine de découvertes, de rebondissements, d’émotions. Mais clairement, voir Fujisan en vrai, de si près, c’est un choc qui ne laisse pas indemne. Je ne regrette absolument pas d’y avoir mis le prix, que sont quelques billets de papier contre de tels souvenirs ? Un jour, nous reviendrons le voir, l’admirer et l’aimer, c’est certain. ♥)
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